Aujourd’hui, être une femme dans une entreprise est beaucoup plus facile qu’il y a encore 30 ans, néanmoins, le parcours reste semé d’embuches. Alors que les violences et discriminations faites aux femmes continuent à travers le monde, leur place est plus que jamais un sujet et la journée de la femme le 8 mars fait toujours débat. Certains métiers semblent être incompatibles avec le fait d’être mère, la ségrégation relative reste donc d’actualité dans certains secteurs. Retour sur les dernières évolutions du droit des femmes.
Femmes et entreprises, ont-elles vraiment leur place ?
Depuis 1975, à l’initiative de l’ONU, on célèbre le 8 mars la journée des droits des femmes. Cette fête souvent controversée a quand même amené quelques changements dans la vie professionnelle de la gent féminine. En effet, depuis quelques années, sont apparus dans les gouvernements des femmes aux postes de ministres, pour exemple Simone Veil, les ministres du premier gouvernement Juppé et plus récemment Elisabeth Borne en qualité de Première Ministre. Ces avancées ont permis de défendre certains droits comme l’IVG ou l’index d’égalité femmes-Hommes en entreprise.
De nombreuses lois en faveur de la reconnaissance des femmes dans le milieu professionnel ont été promulgués, néanmoins, on s’aperçoit aussi que le sujet reste brulant, notamment lors des débats pour la réforme sur les retraites qui met en relief un système de retraites profondément inégalitaire envers les femmes.
Femmes sportives et mères, le parcours de l’impossible ?
On a récemment vu dans la presse des voix comme celles de Clarisse Cremer s’élever en faveur des femmes. Le sujet de la révolte est simple, pourquoi une femme qui vient de donner naissance ne pourrait-elle plus exercer un métier qu’elle pratique et maitrise depuis des années ? La carrière des femmes continue de pâtir de la maternité. C’est ce que dénonce cette grande navigatrice et jeune maman après s’être vu lâchée par ses sponsors et annulant ainsi sa participation au Vendée Globe. En effet, ces derniers auraient jugé unilatéralement son incapacité à naviguer du fait de son récent accouchement, mettant ainsi de côté les compétences et toutes les années de pratique de la compétitrice. Le cas n’est, malheureusement pas isolé, d’autres sportives de haut niveau ainsi que des anonymes sont des milliers à établir ce constat chaque année. Ainsi, suite aux résultats d’une enquête interrogeant des centaines de sportives, menée il y a deux ans par le ministère des Sports, 61,6 % estiment qu’il est difficile de devenir mère pendant leur carrière. De ce fait, la ministre des sports réfléchit aujourd’hui à l’adoption d’un « critère de parentalité » dans les critères d’aide de l’Agence Nationale du Sport (ANS) ou la prolongation d’une ou deux années sur la liste des inscrits aux sports de haut niveau obliger les sponsors à tenir leurs engagements et éviter une discrimination souvent très mal vécue et traumatisante pour ces femmes.
La place des femmes encore cantonnée à certains métiers ou une spécialisation des métiers encore genrée ?
Aujourd’hui, 70% des femmes sont actives ou à la recherche d’un emploi. Malgré ces taux forts encourageants, ce sont souvent des métiers peu valorisés ou à temps partiel (3 fois plus que les hommes) qu’elles occupent. Ainsi, un début d’explication se dessine sur le problème des inégalités salariales. Le paradoxe dans cette équation : les femmes sont aussi majoritairement plus diplômées que les hommes mais ne représentent que 43% des emplois de cadre et professions intellectuelles, et encore peu présentes sur des postes de Direction. Il n’est donc pas étonnant que les métiers comme assistante maternelle (95%), aide-soignante (91%) ou infirmières (85%) soient exercés par des femmes.
L’écologie, le nouvel eldorado pour la femme du 21ème siècle ?
L’écologie est le grand sujet de ces dix dernières années comme celui de la place de la femme dans la société. Force est de constater que les deux termes peuvent être complémentaires. De ce fait, on peut déjà proclamer haut et fort que la transition écologique passera par la femme ! Les « green jobs », bien payés et en pleine expansion sont des alternatives auxquelles les femmes devraient sérieusement se pencher. Les entreprises ont besoin d’elles, que ce soit pour lutter contre le dérèglement climatique ou développer et promouvoir des énergies renouvelables, des rôles clés à jouer dans la décarbonisation de l’économie, leur aisance relationnelle étant souvent une compétence essentielle et recherchée par les dirigeants.
L’éducation reste la seule solution pérenne
Dans le quotient collectif, il est impensable qu’une femme puisse être conducteur de poids lourds, or la réalité est bien différente. Ce sont ces métiers gendrés qui créent entre autres les différentiels de salaire. Tout débute avec le choix des études, elles sont peu à choisir des études d’ingénierie, d’informatique ou de génie civil. En effet, selon l’enquête nationale d’IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France) publiée en juin 2021, elles ne sont que 24 % à exercer le métier d’ingénieur, difficile de se projeter dans ces métiers jugés trop masculins. Heureusement, des associations existent et militent dès le collège pour éradiquer ces préjugés et informer les jeunes filles sur des métiers des secteurs industriels technologiques et scientifiques en manque de talents féminins.
De plus, une enquête Ipsos sur la féminisation des métiers parue en novembre 2021 souligne le poids familial, mais aussi, ceux de l’école et des loisirs exercés sur les filles quand il s’agit du choix de leurs études. 33% d’entre elles sont vraiment encouragées à se diriger vers la voie qu’elles souhaitent, que ce soit Infirmières ou conducteur de travaux. De ce fait, il est essentiel que « les stéréotypes de genre soient déconstruits dés le plus jeune âge » déclarent Amel Kelif, présidente de l’association Elles bougent.
Donc, même si on constate des avancées et des efforts au quotidien, menés par les entreprises et les gouvernements de ces dernières années, la place de la femme reste encore inférieure à celle de l’homme dans la société, aujourd’hui. Heureusement, le contexte actuel et futur de pénurie de talents pourrait être une aubaine pour les femmes.