Dirigeants : du rôle croissant des compétences relationnelles

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Leadership et compétences relationnelles

Si nous abordions récemment le sujet du désamour concernant les fonctions managériales en raison de la complexité et du stress liés à ces métiers de plus en plus exigeants ces dernières années, le rôle des leaders a lui aussi beaucoup évolué.  

Les compétences attendues d'un dirigeant

Les compétences attendues d’un cadre dirigeant ont changé. Si autrefois, l’expertise technique et les compétences administratives prévalaient dans les compétences recherchées, les talents dont les entreprises ont besoin pour diriger leurs entreprises évoluent. Elles recherchent des leaders capables de motiver des équipes aux profils, cultures et aux attentes différentes, parler et convaincre des interlocuteurs variés.

L’importance des soft skills a pris une importance croissante comme le montre les chiffres suivants : d’après une étude du cabinet Russell Reynold Associates, entre 2000 et 2017, les fiches de poste mentionnant l’importance des compétences sociales ont augmenté de 30% alors que celles nécessitant des compétences financières et matérielles ont diminué d’environ 40%. (Source : HBR déc 2022

Soft Skill, Intelligence Emotionnelle, compétences relationnelles ... de quoi parle-t-on ?

Revenons à la théorie. L’expression d’intelligence émotionnelle a été définie en 1990 par les psychologues Salovey et Mayer qui la définissent comme « une forme d’intelligence qui suppose la capacité à contrôler ses sentiments et émotions et ceux des autres, à faire la distinction entre eux et à utiliser cette information pour orienter ses pensées et ses gestes ». Autrement dit, c’est percevoir, analyser et maîtriser ses propres émotions et composer avec celles des autres.

Daniel Goleman a démontré à travers ses recherches que le quotient émotionnel était plus important dans le travail que le quotient intellectuel. Selon lui, les 2/3 des résultats d’une entreprise seraient dus aux compétences émotionnelles des gestionnaires. D’une part, parce que l’intelligence émotionnelle inspire la confiance (l’interlocuteur se sent à l’écoute, entendu, compris…), d’autre part, car elle facilite l’aisance sociale, la motivation, l’émergence de nouvelles idées… « Une personne dotée d’une intelligence émotionnelle apparaît comme motrice dans une équipe », résume notre psychologue. Il s’agit donc d’une compétence clé, recherchée pour les dirigeants du XXIème siècle qui doivent apporter une vision et une direction pour mobiliser toute l’organisation dans la réalisation d’objectifs communs.

Au World Economic Forum (WEF) de 2020, l’intelligence émotionnelle entrait en 6ème position dans le top 10 des compétences clés nécessaires pour gérer notre futur. On comprend donc que l’IE ne relève plus seulement du concept mais d’un véritable besoin de la part des entreprises. L’intelligence émotionnelle recoupe les compétences relationnelles recherchées par les entreprises.

Pourquoi les compétences sociales ont-elles tant gagné en importance ?

Si les compétences techniques restent indispensables, le besoin croissant des leaders de posséder des compétences relationnelles s’explique notamment par 3 raisons clés :  

  • Nous vivons dans un monde ultra connecté où l’information et la donnée, sont ultra partagées,… Les principaux acteurs des marchés utilisent les mêmes plateformes, pour se différencier, au final c’est l’humain qui fait la différence, avec notamment les compétences sociales et relationnelles des leaders : Quand une entreprise automatise ses tâches courantes, sa compétitivité dépend des compétences que n’ont pas les SI : le jugement, la créativité, l’innovation…  
  • Nous vivons dans un monde de plus en plus international, virtuel, sans frontière : plus une entreprise grossit, s’internationalise, plus on attend des managers qu’ils coordonnent des savoirs disparates et pointus, qu’ils assignent les problèmes à résoudre aux collaborateurs capables de les résoudre…. 
  • Les réseaux sociaux ont révolutionné notre manière de communiquer ces dernières années : les dirigeants ne doivent plus (seulement) prendre en compte l’opinion de leurs actionnaires mais également celles de différents acteurs internes comme externes. Le dirigeant de demain sera un excellent communiquant ou ne sera pas !  

Ces compétences sociales et émotionnelles sont fondamentales pour les dirigeants et pour les managers et font écho d’ailleurs à la recherche croissante de sens et de liens sociaux des jeunes générations. Plus de 30% des “jeunes” salariés font de leur équipe et du sentiment d’appartenance leur principal moteur de fidélité à l’entreprise. Le rôle du manager pour insuffler et maintenir ces valeurs au sein de ses équipes est donc clé (voir Etude Livre Blanc Fidélisation des Talents https://nibelis.com/fidelisation-des-talents-comment-reengager-les-salaries/ ) 

 

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