D’après de récentes études, les Français vont mal ! Leur santé mentale s’est dégradée. En effet, le douzième baromètre de la santé psychologique au travail établi par le cabinet Empreinte humaine avec OpinionWay en octobre 2023 révèle que 48 % des salariés se déclarent en situation de détresse psychologique, un état qui recouvre à la fois les symptômes dépressifs et l’épuisement professionnel. Ces chiffres sont en progression depuis début 2023.
Le travail, responsable du mal-être des Français ?
Les cas de burn out toucheraient désormais 33 % des salariés, soit 6 points de plus qu’en début d’année ! Et 70 % des salariés estiment que c’est le travail responsable de leur état.* Inquiétant, non ?
Les arrêts maladies connaissent aussi une forte hausse : 27 % des salariés s’en sont vus prescrire au moins un en 2023. 20 % d’entre eux l’ont été pour récupérer psychologiquement d’un travail trop intense. 19 % invoquent un autre risque psychologique et 17 % l’ont été pour démotivation.
Parmi les 2,4 millions de salariés qui présentent un risque de burnout sévère susceptible de dégénérer en trouble mental, les catégories les plus en danger sont les jeunes, les femmes, les managers et les seniors de plus de 60 ans.
Et pourtant, on parle de plus en plus de QVT
Les conditions de travail se sont dégradées depuis la pandémie, la quête de sens est de plus en plus importante sans pour autant qu’il y ait une réponse sur ces enjeux de la part de certains employeurs. Une charge de travail qui ne cesse de croître, des incertitudes sur le plan économique qui créent de l’inquiétude et les arrêts de projets… provoquent chez les employés stress et mal être. Résultat : huit salariés sur dix estiment que la stratégie de l’entreprise est opposée à leur intérêt !
Les politiques de prévention des risques psychosociaux (RPS) sont insuffisantes, estiment sept salariés sur dix. Seuls 40 % des managers seraient formés à la lutte contre les RPS. L’absence de stratégie de prévention pèse sur le climat sanitaire et social. Le problème est que ces questions sont très rarement abordées dans les comités de direction. Pour les dirigeants, cela reste un problème de RH alors que ce sont bien eux que les salariés identifient prioritairement comme responsables de leur état de santé dégradé…
Le coût des mauvaises conditions de travail
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), la qualité de vie au travail est un enjeu de santé publique majeur, car elle a un impact direct sur la santé mentale et physique des salariés. La semaine de la QVT est là pour sensibiliser les collaborateurs sur le sujet. Un mauvais climat de travail peut entraîner une augmentation de l’absentéisme, de l’accidentologie et de la turn over. Selon une étude de l’OIT, les coûts indirects liés au stress au travail sont estimés à 2 à 3 % du PIB dans les pays de l’OCDE. Les coûts de mauvaises conditions de travail sont importantes, comme le prouvent les chiffres ci-dessous :
- 8% : c’est le nombre de travailleurs en France touchés par le burnout chaque année.
- 3 000€ : c’est le coût moyen annuel par salariés des arrêts maladie. Saisissez la balle au bond et utiliser Semaine de la QVT comme un cadre pour discuter des conditions de travail, de l’emploi du temps, etc…
- 46% : c’est le pourcentage de salariés qui se sentent stressés au travail en France.
Qu’attendent les entreprises ?
Des initiatives comme “Les Trophées du Mieux Vivre en Entreprise” initiés par l’IMVE (Institut du Mieux Vivre en Entreprise) ont été créés en 2009 avec pour objectif de reconnaître et de récompenser des entreprises ayant mis en place des initiatives innovantes et exemplaires de prévention ou de lutte contre toute forme de risque psychosocial et des actions créatrices de Bien-être durable dans l’entreprise. Par ailleurs, l’instauration de la semaine de la Semaine de la QVCT initiée par l’Anact est l’occasion d’échanger et d’identifier des pistes d’action d’un travail facteur de santé, d’inclusion et de performance.
Il est donc étonnant de constater cette inquiétante dégradation des conditions de travail et de la santé mentale des Français alors que sur le papier, ces sujets sont au centre des préoccupations des DRH. A l’instar du green washing, on peut penser que les entreprises ou leurs dirigeants sont plus soucieux de montrer que des réflexions sont menées sur le sujet sans adhérer ou prendre à bras le corps le véritable problème.
* (source Infosocial / Article de Benjamin D’Alguerre)