L’année 2025 s’achève sans accord salarial dans la métallurgie. Les échanges menés en début d’année n’ont pas permis de revaloriser les minima : la grille 2024 reste donc le barème de référence. Dans le même temps, les hausses du SMIC ont fortement réduit l’écart avec les premières classes, ce qui a renforcé les tensions sur l’attractivité et la lisibilité des rémunérations.
Les entreprises continuent néanmoins de s’appuyer sur la classification unifiée déployée en 2024. Elle structure les politiques salariales et reste l’outil le plus fiable pour sécuriser les pratiques et analyser les écarts internes.
Quels repères suivre pour comprendre la situation en 2025 ? Quelles marges d’action restent possibles en entreprise ? Quels enjeux RH émergent lorsque les minima ne bougent plus ? Voici l’essentiel !
Négociation salaire métallurgie : les repères indispensables
▶️ Une classification commune à toute la branche
La convention collective nationale s’appuie sur une grille unique fondée sur six critères classants. Chaque emploi est rattaché à l’une des dix-huit classes d’emploi, regroupées en neuf groupes A à I.
Ce cadre remplace les anciennes grilles territoriales et structure désormais l’ensemble des politiques salariales. Les exemples les plus consultés concernent les niveaux cadres, notamment F11 et F12, ainsi que les postes de chef d’équipe.
▶️ Des minima 2024 qui restent la référence en 2025
La négociation de branche n’ayant pas abouti en début d’année 2025, les valeurs 2024 demeurent les minima à appliquer en 2025. Chaque classe dispose d’un montant annuel défini dans les annexes de la convention. Les premières classes se retrouvent proches du SMIC malgré plusieurs revalorisations.
La convention prévoit un dispositif transitoire pour les entreprises de moins de 150 salariés. Elles peuvent appliquer la grille progressivement jusqu’en 2030 si son déploiement immédiat augmente la masse salariale de plus de 5 % et touche au moins 25 % des effectifs.
▶️ Prime d’ancienneté : un mécanisme défini par la branche
La prime d’ancienneté repose sur une valeur de point et une progression par paliers. Elle s’applique à partir de trois ans de présence.
La convention collective fixe le dispositif, auquel des accords d’entreprise plus favorables peuvent s’ajouter.
Négociation salaire métallurgie : quelles marges d’action disponibles ?
Ajuster les rémunérations au niveau local
L’absence d’accord national n’interdit pas des revalorisations internes. Les entreprises peuvent s’appuyer sur les accords d’entreprise ou, le cas échéant, sur les accords territoriaux encore en vigueur pour sécuriser leurs décisions.
L’objectif consiste à maintenir un écart cohérent entre les classes d’entrée et les postes qualifiés.
Vérifier les écarts entre rémunérations réelles et minima
Les équipes RH doivent suivre les évolutions du SMIC et contrôler les effets sur les postes classés A ou B. Lorsque l’écart devient trop faible, une révision interne peut être nécessaire pour éviter une compression salariale ou des difficultés à retenir les talents.
Renforcer l’attractivité grâce à la rémunération globale
La prime d’ancienneté, les primes internes, les évolutions de classe ou les parcours de compétences permettent d’agir sur la fidélisation, même dans un cadre national figé.
Cette approche limite les risques de déséquilibre et apporte une visibilité plus nette aux équipes.
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Négociation salaire métallurgie : quels enjeux RH concrets ?
L’attractivité ne se joue plus uniquement sur les grilles
Le gel des minima ne reste pas théorique : il pèse directement sur le recrutement. Selon l’Enquête “Besoins en Main-d’Œuvre 2025” réalisé par France Travail, 66,1 % des projets d’embauche dans la métallurgie sont jugés difficiles.
Ce chiffre illustre la pression réelle sur les entreprises :
- les candidats se font rares,
- les attentes évoluent,
- et les leviers non salariaux prennent une place plus décisive qu’auparavant.
Dans ce contexte, la fidélisation passe aussi par ce qui se joue au quotidien :
- un onboarding structuré des nouvelles recrues,
- des conditions de travail stables,
- un management clair.
Ce sont souvent ces éléments, plus que la seule grille des salaires, qui font la différence dans les métiers déjà sous tension.
Rendre les règles salariales plus compréhensibles pour éviter les tensions internes
Lorsque le SMIC avance mais que la grille conventionnelle reste figée, les salariés demandent davantage de visibilité. La question de la confiance devient alors centrale. Il faut pouvoir :
- expliquer les fourchettes internes,
- quels sont les critères de passage d’une classe à une autre, etc.
Cette démarche anticipe aussi les futures obligations européennes de transparence salariale, qui imposeront une justification plus fine des écarts.
Dans ce cadre, la compétitivité salariale ne dépend plus seulement de la position dans la grille, mais de la capacité de l’entreprise à rendre ses règles lisibles et cohérentes.
Se préparer à un paysage réglementaire en mouvement
Même sans revalorisation en 2025, la branche continuera d’évoluer. Pour les entreprises, cela implique de :
- mettre à jour leur cartographie des emplois,
- clarifier leurs référentiels de compétences,
- et de documenter leurs décisions salariales.
Ces actions RH permettront d’aborder plus sereinement les prochaines négociations.
C’est également un moyen de sécuriser le dialogue social, dans un contexte où les attentes internes, comme les obligations légales, n’iront pas en diminuant.
FAQ - Négociation salaire métallurgie
Quel est le salaire minimum en métallurgie en 2025 ?
En l’absence d’accord de branche, les minima 2024 restent applicables en 2025. Chaque classe A à I possède un montant annuel défini dans la convention collective. Les premières classes se situent désormais très proches du SMIC après ses revalorisations successives.
Comment classer un emploi selon la nouvelle grille de la métallurgie ?
La classification repose sur six critères : connaissances, technicité, autonomie, contribution, complexité et communication. L’analyse du poste permet d’identifier la classe correspondante, de A à I. Ce classement conditionne ensuite le salaire minimum conventionnel.
Quelle est la valeur du point pour la prime d’ancienneté en 2025 ?
La prime d’ancienneté s’appuie sur une valeur de point définie par la branche et une progression par tranches d’ancienneté à partir de trois ans de présence. Les accords d’entreprise peuvent prévoir un dispositif plus favorable.
Quelle augmentation salariale dans la métallurgie en 2025 ?
Aucune revalorisation n’a été actée au niveau national en 2025. Les entreprises peuvent néanmoins procéder à des ajustements internes pour préserver les écarts entre classes, compenser l’évolution du SMIC ou renforcer leur attractivité.
Où trouver la grille des salaires de la métallurgie ?
La grille figure dans les annexes de la convention collective nationale de la métallurgie, accessible sur Légifrance ou via les outils RH et paie des entreprises. Elle présente les 17 classes d’emploi et leurs minima annuels.