On en parlait depuis déjà quelques temps, mais ça y est, c’est officiel depuis le 17 novembre, après discussion avec les députés, la loi pour la réforme du chômage a été définitivement adoptée au Sénat. Commencée en 2018, reportée maintes fois à cause du COVID, et en partie validée en 2019, elle est enfin active. Par cette loi, le gouvernement souhaite désormais indexer les indemnisations à la météo du marché du travail. Ainsi, l’assurance-chômage devra être “plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, et plus souple quand le chômage est élevé”.
Que propose la réforme ?
Depuis le 1er juillet, malgré la suspension d’une partie de la reforme par le Conseil d’État, un durcissement du calcul de l’assurance-chômage et 3 changements majeurs s’appliquent : un bonus-malus pour les entreprises de 7 secteurs les plus gourmands en contrats courts comme la restauration. On appliquera aux plus hauts salaires, des règles plus strictes pour toucher des indemnités et une rémunération moins élevée.
Dans quels buts ?
En mettant en place cette réforme, le gouvernement souhaite :
- Faire des économies,
- Résorber la précarité du travail en touchant deux aspects : pénaliser les sociétés qui utilisent trop de contrats courts, et inciter les personnes à accepter des contrats longs.
Le but est aussi d’inciter à les Français à travailler pour atteindre le plein-emploi en 2027, avec un taux de chômage à 5 % contre 7,4 % actuellement. Ainsi, avec un taux de chômage en dessous de 9 %, la durée d’indemnisation de la plupart des personnes au chômage sera réduite d’un quart avec un plancher minimal de 6 mois.
Une loi qui divise les opinions !
Dans l’ensemble, les organisations patronales accueillent favorablement cette loi, ce qui n’est pas le cas de tous les syndicats de travailleurs. Ils sont ardemment défendus par les partis politiques de tendance extrême qui jugent ce projet de loi portant atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, en particulier au principe de fraternité”. De son côté, le gouvernement répond qu’une telle loi est nécessaire et éviter les disparités de contrats.
Quels impacts pour les cadres ?
Les cadres risquent d’être les grands perdants de cette nouvelle réforme, leur durée d’indemnisation se réduisant de 25%. Notons que c’est aux alentours de la cinquantaine que cette population entre dans le chômage, et, dans ces conditions, le retour à l’emploi prend beaucoup plus de temps que la moyenne. En effet, pour redevenir attractifs auprès des recruteurs, les cadres doivent souvent effectuer un virage à 360° en revoyant leur plan de carrière et donc suivant de nouvelles formations. De ce fait, une réduction de 25% de la durée d’indemnisation risque d’affecter fortement leur mode de vie. Ainsi, beaucoup d’entre eux vont demander l’allocation de solidarité spécifique de Pôle emploi, qui n’est que de 489 euros par mois, ainsi que le RSA.